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Sandy BC
Barcelone, Espagne - Française
Récits
FENÊTRES
De mes yeux j’observe ces lucarnes encastrées.
Ces vitres cernées de bois.
Ces verres qui me séparent de 1000 et une vie.
Je devine les cœurs qui battent, je sens les souffles.
Étalage de vitrines sur huit étages.
Hublots de passage vers un espace qui n’est pas le mien.
Je m’y perd et fantasme.
Je rêve et tente de saisir ces vies aux 1000 et une différences.
Vertige.
Ces 1000 et une vies derrières leurs vitres cernées de bois.
A quoi pensent-elles ?
Que font-elles ?
Dorment-elles ?
Lisent-elles ?
Se battent t-elles ?
Rêvent t-elles ?
De temps à autres elles cèdent à mon oreille variétés d’éclats sonores,
Dont mon ouïe s’émerveille.
Une télé applaudit,
Un poste de radio grésillant fredonne une vieille chanson.
Un cri, un rire, un sanglot,
Une porte qui claque,
Un murmure et puis plus rien.
Nuit et fascination.
Magie du noir.
Toutes ces lucarnes vers d’autres mondes deviennent transparentes,
J’y entre.
Innocents plafonniers qui d’un seul coup vol l’intimité de tout ces êtres,
Ils m y accueillent.
J’entrevois cet enfant achevant ses lectures,
Cette table qui se nappe,
D’autres choses que l'enfant ne doit pas voir.
Je peux contempler, écouter, imaginer.
Ces petits judas humanisant,
Sans tube cathodique m’emmènent,
M’absorbent.
Je m’y engouffre sans peine ni remord.
Petites lucarnes de mes rêves que jamais un rideau n’annonce la fin du spectacle.