L’énergie de la population africaine semble empêchée de jaillir. Les habitants du continent ont la même couleur que le pétrole brut que recèle leurs terres mais personne ne semble s’intéresser à voir leur vraie richesse.
Nous soupçonnons que les africains pourraient contribuer à faire avancer le monde autrement que dans nos carcasses d’acier qui condamnent au stress et à la mort de notre environnement.

Pendant ce temps, l’Afrique en adoptant nos valeurs, imposées parfois par la force et la corruption, semblent ne plus en finir de perdre les siennes. Les maux dont nous souffrons et que nous leur transmettons avec nos modèles sont alors, sur le sol africain, encore empirés.

Nous devrions le savoir, cette terre d’Afrique n’aime pas les demi-mesures.
Sur 800 millions d’habitants sur le continent, 650 vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Des femmes et des enfants sont victimes des plus cruels et dégradants traitements, la corruption gangrène, les meurtres et la violence se perpétuent. 30% des enfants et 11% des femmes meurent du paludisme.

Pourtant, l’Afrique est pleine de richesse propre à elle-même, ailleurs que dans ses sous-sols. La force combative, les capacités physiques hors normes, l’intelligence pragmatique, la joie de vivre, sont des vertus que l’on reconnaît aux populations lorsque l’on regarde objectivement les conditions dans lesquelles elles survivent.
Mais leur conception du temps, de l’espace, leurs aspirations nous échappent totalement et nous finissons par caricaturer, sous des mêmes traits, une population qui s’étend sur un continent plus grand que l’Europe entière.

Ne devrions-nous pas chercher à comprendre cette force mystérieuse qui tient des milliers de gens debout lorsque, dans les mêmes conditions, nous serions anéantis.
Alors nous, adeptes des compléments alimentaires, des salles de gym, du bronzage, des fractures familiales et des dépressions, pourrions-nous trouver quelques réponses et peut-être pourrions-nous découvrir un autre « or noir » qui nous donnerait une nouvelle énergie pour mieux vivre.
Il s’est souvent révélé, au cours de l’Histoire, que l’homme découvrait bien tard qu’il existait sous ses yeux ce qui aurait sauvé des vies (pomme de terre, pénicilline, électricité, médecine chinoise...)
Il s’agit aujourd’hui de sauver une planète. Jusqu’à quand ignorerons-nous les vraies richesses d’Afrique et nierons-nous que ce continent, dans sa diversité, a quelque chose à nous apprendre.

La nature humaine reste motivée par la facilité et la vanité. Il nous faut faire un grand effort pour percevoir, non pas nos différences, mais nos complémentarités. Ne faudrait-il pas prendre le temps de nous intéresser non seulement aux richesses du sous-sol mais aussi aux richesses humaines de ce vaste continent.
Il est bien vrai que, comme le dit un dicton ironique: « les blancs ont des montres, mais ils n’ont pas le temps ».