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Lise Plessiet
Lille, France - Française
Récits
Nina dans tous ses états.
Le bonheur, voilà simplement ce que voulais ressentir Nina en cette nouvelle année. Un bonheur qui la brûlerait de l’intérieur, un bonheur comme elle n’en avait jamais ressenti.
Nina, jolie brune aux yeux clairs de presque 26 ans, jeune institutrice rêvait de nouveauté, de joie et de bonheur. Cette jolie brune était adorée de tous à commencer de ses élèves…Elle avait beaucoup d’amis, ses parents étaient très fiers de la femme qu’elle était devenue. Cependant, elle se sentait seule, très seule. Chaque soir, dans son appartement londonien, régnait une lourde atmosphère de solitude…Trixie était la seule qui savait comprendre ce mal être mais seulement une fois qu’elle avait le ventre repu…
Chaque soir le même triste rituel avant de retrouver ses élèves…En eux, Nina avait trouvé un repère, elle se sentait utile…Ce jour là, alors qu’elle entrait dans sa classe comme tous les jours, personne ne s’y trouvait…Il n’y avait aucun élève ni dans sa classe…Ni dans l’école ! Prise de panique, Nina commença à courir jusqu’au gymnase d’où quelques bruits s’échappaient. Elle ouvrit la porte, il faisait noir, puis la lumière et là : un énorme « JOYEUX ANNIVERSAIRE » suivit d’applaudissements retentirent dans le gigantesque gymnase londonien du King’s College. Et oui, Nina avait désormais 26 ans. Emue par cette belle attention, Nina ne pu contenir ses larmes. Ses collègues ainsi que les élèves de sa classe de CM1 lui offrirent un énorme bouquet de lys, les fleurs préférées de Nina. Selon elle, ces fleurs sont le reflet de la pureté et lui rappelle sa mère partie bien trop tôt. Anaïs, sa collègue mais également meilleure amie la serra contre elle lui glissant un rapide mot à l’oreille qu’elle ne comprit pas.
L’heure n’était plus aux confidences il fallait retourner travailler. Durant toute la journée Nina ne cessa de penser à cette magnifique surprise mais également à ce qu’avait essayé de lui dire son amie.16h sonna, après que tous les enfants soient partis, Nina se précipita dans la classe d’en face. Elle demanda à son amie de répéter ce qu’elle lui avait dit à l’oreille…Anaïs avait simplement dit qu’elle devait être prête pour 19h, une voiture passerait la chercher.
Le sourire aux lèvres, c’est en chantant qu’elle monta l’escalier menant à son appartement. Nina se précipita dans la salle de bain où elle fit couler un bain parfumé décoré de bougie de lys. C’est accompagné d’un verre de vin rouge que la silhouette élancée de Nina se plongea dans l’eau chaude. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas prit de temps rien que pour elle, toujours occupée à consoler une amie en mal d’amour ou à rendre service à sa voisine du dessus avancée dans l’âge. Cette fois ci, elle ne pensait qu’à elle. Elle se fit un masque à l’Aloé Véra pour purifier sa peau, une manucure, un gommage…Ce soir peu importe ce que son amie avait mijoté elle comptait bien s’amuser un peu. Elle se vêtit d’une robe bleu turquoise que sa mère lui avait offerte, mettant en valeur sa magnifique chevelure brune, ainsi que son teint et ses yeux clairs.
19h, l’interphone sonna, Nina descendit, elle n’en cru pas ses yeux, devant la porte de l’immeuble, une interminable limousine n’attendait plus qu’elle !! Se sentant rougir, Nina s’en approcha presqu’à reculons. Le chauffeur lui ouvrit la portière en lui tendant une enveloppe. Nina s’installa. Elle n’en croyait pas ses yeux !!
Elle ouvrit l’enveloppe : « Chère Mademoiselle ANDREW, ce soir est VOTRE soir. Vos proches vous attendent au Luxe Eating Drinking Music Takeaway. » Après 30 minutes de trajet, Nina posa le pied sur le trottoir de ce lieu emblématique…En effet, c’est ici que ses parents avaient fêté leur union il y a de ça 30 ans maintenant. Quand la porte s’ouvrit c’est un deuxième « JOYEUX ANNIVERSAIRE » qui raisonna dans ses oreilles. Toujours aussi émue, Nina alla embrasser ses amies et sa famille remerciant de tout cœur son amie d’avoir orchestré une surprise aussi…surprenante.
Devant toute cette foule, Nina ne savait plus où donnait de la tête, une montagne de cadeau plus gros les uns que les autres se dressait devant elle. Alors que chaque convive c’était attablée attendant impatiemment que le plat soit servie, Nina se surprit à penser…penser au bonheur qu’elle ressentirait si un homme pouvait partager sa joie.
Entre chaque plat, des petites scénettes plus drôles les unes que les autres entraient en scène. L’une vanter le savoir faire des femmes en terme de tâches ménagères, l’autre pointer du doigt le machisme des hommes ou encore leur incapacité à être polychrome. C’était à mourir de rire, chacun riait de bon cœur, même son père Jackie, qui n’avait plus le cœur à rire depuis la mort d’Helena. Lorsque les serveurs amenèrent le dessert ce fut comme un feu d’artifice, il scintillait de partout et était entouré de fleur de Lys. Anaïs avait pensé à tout. Les convives ordonna un discours de la part de Nina, elle se leva et porta un toast : « Anaïs, ah Anaïs, ma chère amie et collègue ! Mais tu es folle !! Merci beaucoup d’avoir réuni toutes les personnes chères à mon cœur. Merci beaucoup à tous de rendre chacun à votre façon cette soirée inoubliable.» Tout le monde applaudit, les plus sensibles étaient en larmes tandis que Nina jeta un discret regard vers le ciel.
Après de nombreux fous rires, larmes, verres, chants et danses, la soirée toucha à sa fin. Le chauffeur de la limousine attendait Nina, il l’aida à prendre tous ses cadeaux. Epuisée Nina ne pensait qu’à son lit, l’ouverture de ses cadeaux attendrait demain…
10h le lendemain, c’est en sursaut que se réveilla Nina…Cela faisait très longtemps qu’elle ne s’était pas autorisée à dormir aussi longtemps durant un weekend. Trixie, affamée, miaula le plus fort qu’elle pouvait pour faire lever Nina. 13 sacs de cadeaux se trouvaient devant sa porte, elle ressentie soudain une joie intense comme celle qu’elle ressentait le jour de Noel quand il fallait ouvrir les cadeaux qui se trouvaient sous le sapin. Un service en porcelaine, un chèque cadeau dans les magasins HARROD’S, quelques livres, du parfum, des bijoux, des fleurs, un magnifique cadre avec les photos de ses parents, des lys bien évidemment et beaucoup d’autres bricoles. Quand elle ouvrit le dernier paquet, son cœur commença à battre la chamade. L’odeur qui sortait de ce paquet ne lui était pas inconnue. Une petite boîte se présentait devant elle accompagnée d’un petit mot, qu’elle n’osa pas lire. Elle prit son courage à deux mains et le retourna, en le lisant elle se sentit rougir. C’était un message de Matthew, avocat de 30 ans avec qui Nina est resté durant 5 années, ils se sont quittés d’un commun accord il y a deux ans suite à une période de doute, Nina l’a regretté, le regrette et le regrettera toute sa vie comme elle l’avait confié à sa meilleure amie Anaïs. Mais jamais elle ne lui avouera. Sur ce mot était inscrit : « Joyeux anniversaire Nina, je suis désolé de ne pas pouvoir assister à cette soirée…Amuse toi bien…Je pense à toi et ne t’oublie pas ». La boîte contenait une montre, une magnifique montre Dolce Gabana, qu’elle avait remarqué dans un magasin le long de Oxford Street il y a de ça 2 ans environ, en la retournant, quelque chose était gravé... « Je suis trop fier pour te dire que tu me manques affreusement ». Nina prit son téléphone et composa le numéro d’Anaïs :
« - Anaiiiiis, ne me dis pas que tu avais invité Matthew à la soirée ?
-Si pourquoi ? Tu as eu des nouvelles, lança Anaïs très fière d’elle.
-Non, enfin Si… !
- Raconte-moi enfin, tes silences sont interminables
-Rendez-vous au Hard rock Café dans 1 heure ».
Assise à une table près de la vitrine du café, Anaïs attendait impatiemment mais également anxieusement son amie. Mais que va-t-elle me dire ? Est-ce qu’à cause de moi les souvenirs vont refaire surfacent ? Anaïs était songeuse mais elle ne pouvait pas concevoir Nina sans Matthew c’est impossible et elle ferait tout pour les voir à nouveau ensemble. Nina s’approcha en courant jusque la table, sortant Anaïs de ses pensées. Elle entra directement dans le vif du sujet. Elle confia à son amie à quel point elle était perdue, à quel point elle le détestait et l’aimait en même temps !!!A quel point son cadeau l’avait touché mais elle lui demanda surtout ce qu’elle devait faire…A tout ceci Anaïs répondit :
« -Ecoute Nina, je n’ai jamais compris pourquoi vous vous étiez séparés, mais ce que je sais c’est que vous êtes fait l’un pour l’autre, que l’un comme l’autre vous n’avez pas tourné la page, que chacun est dans la peau de l’autre, mais bon sang qu’est ce que vous attendez ??!!
-Tu as sans doute raison, dit Nina, un brin de tristesse dans le regard
-Nina, écoute ton cœur, une fois dans ta vie, ça vaut vraiment le coup. Le jour où vous vous êtes séparés je vous ai juré à l’un comme à l’autre de ne jamais prendre partie, de ne jamais me mêler de toutes vos histoires et je suis désolée de ne pas tenir ma promesse mais Matthew a eu une offre d’emploi à New York, il part dans 2 jours car « rien ne le retient ici » m’a-t-il dit.
-Mais…Ce n’est pas possible ! Répondit Nina désemparée
-Qu’est ce que tu fais encore là ?
-Il ne voulait pas s’engager Anaïs, il ne voulait pas construire une famille il y a deux ans, pourquoi ça changerait aujourd’hui ?
-Va lui poser directement la question Nina. »
Nina embrassa son amie, la serra dans ses bras et la remercia de tout cœur. Elle appela un taxi : « Bayswater - Notting Hill s’il vous plait ». Il y en avait bien pour une demi-heure de trajet. Regardant par la fenêtre du Taxi, plongée dans ses pensées, Nina se rappela les bons moments passés avec Matthew, leur terrible dispute qu’elle n’oubliera jamais, il ne voulait pas s’engager il y a deux ans, pourquoi le ferait il aujourd’hui, voilà ce que Nina se demandait sans cesse !!Ces 30 minutes lui parurent être une éternité. Arrivée devant son ancienne maison Nina ressenti un pincement au cœur et s’il n’était pas seul…Nina s’approcha avec la folle envie d’hurler à quel point elle l’aimait.
Elle sonna…Une fois…Deux fois…puis trois…Nina retourna sur ses pas et elle entendit une voix masculine étonnée : « Nina, Nina c’est toi ? »
Elle se retourna, les pommettes aussi rouges que son pull en cachemire. Nina commença par bégayer puis se lança : « Oui, bonjour Matthew, je passais dans le coin donc…Non en réalité je voulais juste te remercier pour ton cadeau mais je ne peux pas l’accepter » Elle lui tandis la boite contenant la montre. « Entre, ne restons pas sur le palier ». Rien n’avait changé, les photos, les objets, tout était resté intacte comme si Nina n’avait jamais quitté les lieux. Elle en eu froid dans le dos…Matthew était toujours le même également, un grand brun aux yeux bleus presque turquoise, une silhouette élancée et toujours dans son regard cette même étincelle. Nina fondait littéralement sous son charme et elle n’en était pas guérie ça c’est certain !!
« - C’est simplement ton cadeau d’anniversaire Nina, rien ne te force à ne pas le garder
- Matthew, je crois que tu ne te rends pas compte, ce cadeau, ce mot, ce message s’en est trop. En l’espace de 5 minutes tu as fait resurgir 2 ans de tristesse. Pourquoi ce message, qu’est ce qui aurait changé en deux ans ?
- Nina, j’ai eu peur, peur de m’engager car je n’aurai pas supporté de te perdre. Il y a deux ans, une seule phrase me revenait en tête : « Prendre le risque d’aimer c’est aussi prendre le risque de perdre l’être aimé » et ça je n’aurai pas pu l’imaginer, le supporter. La vérité c’est que depuis 2 ans, tu n’as pas quitté un seul instant mes pensées ni l’enceinte de cette maison, ce mot, cette montre c’est pour te prouver que j’ai été attentif à toi pendant ces 5 merveilleuses années. Tu étais tout pour moi Nina et tu es encore tout pour moi aujourd’hui »
Bouche bée devant cette déclaration, Nina dû immédiatement s’assoir sous peine de s’évanouir. Si elle s’attendait à ça…Matthew lui servit un thé noir parfumé à la violette, celui qu’elle préférait. « - J’en ai toujours gardé dans nos armoires au cas où tu reviendrais ». Dit-il en regardant Nina dans les yeux. Gênée, Nina posa sa tasse sur la table de salon, prit son manteau et se dirigea vers la porte d’entrée.
« - Nina, tu ne vas pas déjà t’en aller ?
-Si Matthew, il le faut »
- Alors, c’est la dernière fois que l’on se voit, dans 24h je m’en vais à New York pour m’y installer.
- Mais, et la maison, les meubles…
- Nina, si je pars là bas c’est également pour faire un trait sur nous…Si tu t’en vas, alors je considérerais qu’un « nous deux » n’est plus envisageable et tous mes souvenirs resterons ici.
- Nina ouvrit la porte, se retourna une dernière fois vers la maison, elle regarda Matthew et partit.
Alors que les larmes coulèrent le long de ses joues, un taxi s’arrêta.
« -C’est pour aller où Mademoiselle ?
- Londres, Street of Cambriges ». Anaïs ouvrit sa porte quand elle entendit le Taxi, Nina lui tomba dans les bras en sanglot. Elle lui raconta ce qui s’était passé. Nina était perdue, partagée entre l’envie de l’empêcher de partir car leur histoire n’était pas terminée et la peur de souffrir à nouveau. Nina s’endormie sur le fauteuil, son amie la borda d’une couverture et alla se coucher.
7h ! Nina se réveilla en sursaut. TRIXIE, elle avait oublié Trixie. Elle griffonna un mot à Anaïs et claqua la porte. Elle appela un taxi qui la ramena chez elle. Elle prit son portable dans le but d’appeler Anaïs où cas où elle n’aurait pas vu son mot et s’inquiéterait. 7 appels en absences, Nina reconnu le numéro de Matthew…Elle jeta son téléphone dans son sac. C’est tristement que Nina monta les escaliers menant à son appartement. Elle regarda vers sa porte, Nina fut parcourue d’un frisson de peur. Un homme était allongé devant sa porte.
« - Matthew, mais qu’est-ce que tu fiches ici et d’abord comment sais-tu où j’habite
- A peine réveillé, se frottant les yeux pour voir s’il ne rêvait pas, Matthew lui dit simplement « Anaïs » ». Il l’avait attendu toute la nuit. Nina le fit rentrer, prendre une douche et lui prépara un bon café noir, son préféré.
- Ecoute Nina, je suis revenu pour te dire une seule chose que je ne t’ai jamais dite. Il prit sa main, la regarda dans les yeux, remettant une de ces bouclettes derrière son oreille et lui dit ce qu’elle rêvait d’entendre depuis 7 ans maintenant :
- « Nina, je t’ai aimé, je t’aime et je t’aimerai. Dans 7h je prends mon avion, si tu n’es pas à l’aéroport pour m’en empêcher alors tu n’entendras plus jamais parler de moi ». Sur ces paroles, il prit son manteau, se dirigea vers la porte, jeta un coup d’œil à Nina, qui était totalement désarçonnait et s’en alla.
Et non, Nina ne pleura pas car à ce moment précis elle s’avait ce qu’elle devait faire…Elle donna à manger à TRIXIE, prit un bon bain parfumé avec des bougies de Lys et découvrit un mot écrit sur son miroir : « Je l’ai vu…la photo ». En effet, depuis leur séparation Nina avait gardé une photo de Matthew, elle se trouvait sur sa table de nuit. Elle s’installa ensuite devant la télévision et elle tomba de sommeil. Les miaulements de TRIXIE l’arrachèrent de son doux rêve. Elle regarda sa pendule, il était 14h. Dans une heure il s’envolerait pour toujours…Nina se leva d’un bon, elle avait 30min de trajet. Dans le Taxi, elle envoya un SMS à Anaïs, « Je suis partie écouter mon cœur ». 14h45, Nina paya le chauffeur et s’avança en courant dans l’aéroport. Nina n’avait jamais prit l’avion…elle ne connaissait rien au aéroport. Elle courut de l’aile droite à l’aile gauche…En vain, il était surement déjà dans l’avion. Nina s’assis dépitée sur un banc…Elle plongea sa tête dans ses mains sentant les larmes coulées le long de ses joues. Pourquoi s’est elle endormie ? Pourquoi habite t elle dans une ville pleins d’embouteillages…Pourquoi !!!!
Elle essaya de l’appeler, en vain, messagerie. Elle releva la tête et devant elle un homme à genoux attendait qu’elle s’approche.
Nina s’approcha, Matthew lui tendit la main et lui dit : « - Nina, ma jolie Nina, veux tu devenir la mère de mes enfants ? Nina veux tu m’épouser ? » Un grand « OUI » raisonna dans l’aéroport et une foule de personne applaudit.
Matthew se releva, l’embrassa et la serra dans ses bras. Nina était heureuse, elle ressentait le bonheur qu’elle voulait ressentir depuis longtemps. Elle aurait aimé raconter tout ça à sa maman qui lui aurait répondu « Ma chérie, ce que tu viens de faire et la définition même du courage et de la volonté ».